jeudi 28 novembre 2019

Costa Rica, côte Pacifique

Après avoir enchaîné trois trajets en bus, j'arrive enfin à Manuel Antonio, j'ai choisi une auberge de jeunesse avec piscine afin de me détendre un peu après toutes les randonnées des jours précédents.

Ce qui est bien avec les auberges, c'est qu'on y trouve souvent des cuisines pour s'y préparer à manger. Après une cure de casado (le plat typique du Costa Rica à base de riz, haricot noir, banane plantain, légumes, et viande/poisson en option), j'ai envie de me faire des pâtes à la sauce tomate, j'achète donc tout ce qu'il me faut pour préparer ça et je me rend dans la cuisine de l'auberge. Un groupe d'étudiants costariciens s'y trouve déjà et se prépare à manger. Je les salue et leur demande où trouver les ustensiles pour cuisiner. Mais je n'ai même pas le temps de commencer à éplucher mes oignons qu'ils me proposent de manger avec eux, ils ont préparé une tonne de pâtes à la sauce tomate. Et voilà comment je me retrouve à passer toute une soirée à discuter, à boire, faire des jeux, me baigner dans la piscine avec une bande de costariciens venus pour fêter l'anniversaire de l'une d'entre eux.
Voyager, ce n'est pas que aller d'un site touristique à un autre, c'est aussi faire des rencontres imprévues comme celle ci, et c'est ça qui rend les voyages uniques.








Manuel Antonio est célèbre pour son parc national du même nom. Très facile d'accès, il est le plus prisé des touristes, mais heureusement nous sommes en basse saison et je n'ai pas l'impression d'être à Disneyland lorsque je m'y rend. La ballade m'emmène à travers différents écosystèmes, de la mangrove, de la plage, de la forêt, et me donne l'occasion d'observer des crabes rouges, des oiseaux jaunes, des lézards verts... et des singes capucins à tête blanche. Habitués aux touristes, ils n'ont pas peur de s'approcher et de se poser près de moi, j'en profite pour faire un shooting photo. Are you ready for your close up?















Encore une belle surprise, après 15 jours dans le pays, je désespérais de voir un paresseux de près, et enfin ici j'en ai un sous les yeux à quelques mètres dans les branches d'un petit arbre. Et il n'est pas tout seul, il porte son bébé ! Donc en fait c'est une femelle, du coup c'est une paresseuse ? 🤔
Bref, peu importe, avec leur visage sympathique et leurs petits yeux qui tombent, ils sont juste adorables.






Allez, c'est l'heure de la séquence science !
Savez vous pourquoi les paresseux ne font caca qu'une seule fois par semaine ?
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Temps écoulé !


Et bien c'est parce qu'ils prennent de gros risques pour aller faire la grosse commission.
Pour une raison dont on n'est pas vraiment certain, il doivent descendre au sol pour faire leurs besoins et se mettent alors à la merci des prédateurs. Du coup, ils y vont le moins souvent possible, et c'est de presque un tiers de leur poids qu'ils se délestent à chaque fois.

Sur les conseils de Omar que j'avais rencontré sur l'île de Cozumel au Mexique, je me rends à Uvita au Flutterby House. Même si le fonctionnement de ce lieu est comme celui d'une auberge de jeunesse (dortoirs, douches communes, cuisine partagée, pas cher), j'ai du mal à appeler ça une auberge tant le lieu est atypique. Au plus proche de la nature, entouré d'arbres, l'espace est totalement ouvert sur l'extérieur et on y dort dans des cabanes dans les arbres sous des moustiquaires.










La plage étant toute proche, je m'y rend avec l'intention de m'y baigner, mais lorsque j'arrive face à l'eau, je vois des grosses vagues s'échouer violemment, et une vingtaine de surfers dans l'eau. Du coup, je me contente de faire trempette pour me rafraîchir et me pose sur un tronc d'arbre pour observer les surfers. Ils passent beaucoup de temps à attendre la bonne vague pour la surfer, mais quand ils ont enfin celle qu'ils attendaient, ils glissent dessus avec une telle agilité, je suis toujours impressionné par leur maîtrise. Les quelques fois où j'ai essayé d'en faire par le passé, je n'ai jamais réussi à tenir plus de 3 secondes. Enfin bref, je passe un certain temps à les mater observer, assis sur mon tronc d'arbre quand soudain je sens quelque chose m'attraper par le cou et se coller contre mon dos 😱.
Réflexe immédiat, je repousse ce qui m'a attrapé, je me retourne, et vous ne devinerez jamais face à quoi je suis.








Un petit enfant blond tout nu.




Il doit avoir 2 ou 3 ans, et avec ses longs cheveux blonds et bouclés, on aurait envie de l'appeler Boucle d'Or. Enfin, sur le moment j'ai surtout envie de le tuer tellement il m'a fait peur, mais lui il est déjà mort de rire, du coup je me met à rire aussi. Il me pose des questions en anglais, je lui réponds et lui demande où sont ses parents, il me montre au loin un couple au look hippie qui n'a pas du tout l'air de se soucier où se trouve leur enfant qui s'amuse à faire peur et à parler avec des inconnus !








Un autre moyen de se rafraîchir quand il fait chaud, c'est de se rendre à la petite cascade du coin. Je traverse Uvita pour y aller et j'ai le plaisir de m'y retrouver seul, l'eau est bonne, pas de moustiques, il fait beau, le cadre est magnifique, le pied total.
Deux personnes arrivent. Rapidement je commence à discuter avec ce charmant couple canadien et j'en profite pour leur demander de me prendre en photo. Nous nous baignons tranquillement jusqu'à ce que nous décidions de partir lorsqu'un groupe un peu bruyant arrive. Petit tour dans une serre à papillons et ils me ramènent en voiture jusqu'à l'entrée de mon "auberge". ♥️🇨🇦🍁












Uvita est connue pour son parc national Marino Baleina, qui doit son nom au fait qu'on peut y voir des baleines lors de leurs migration, mais également au fait qu'à marée basse, la plage se dévoile avec une forme de queue de baleine.
Je décide d'aller voir cette curiosité en suivant d'abord le chemin passant à travers la végétation longeant la plage. Après quelques centaines de mètres, je tombe face à un panneau indiquant la possible présence de crocodiles 😱, mais je ne vois d'eau nul part et décide de poursuivre mon chemin en restant néanmoins très attentif. Et pas moins de dix mètres au delà du panneau, vous ne devinerez jamais face à quoi je me retrouve.




Un petit enfant blond tout nu !

😁

Non, je déconne, pas une deuxième fois quand même.

Mais c'est face à un serpent de deux mètres de long que je me retrouve ! 😱😱😱

Il est posé là immobile au bord du sentier, si je ne l'avais pas vu, je serai passé à même pas dix centimètres de lui ! Heureusement qu'il y avait ce panneau qui m'a incité à être plus attentif.
Il ne m'a pas encore vu, je tiens à immortaliser cet instant, je sors donc mon appareil photo et prend quelques clichés, et d'un coup il se tourne vers moi. Il me regarde, je le regarde, on se regarde, sans bouger, pendant une vingtaine de secondes. Je le vois sortir sa langue, l'air de se dire "miam, le repas est servi". Je ne sais pas si il s'agit d'un serpent dangereux ou non, j'ai le coeur qui accélère et je suis prêt à détaler si il décide de venir dans ma direction. Je reprend quand même quelques photos, et vois qu'il s'est finalement décidé à traverser de l'autre côté du sentier, j'en profite pour le filmer jusqu'à ce qu'il disparaisse.








Ayant eu ma dose d'adrénaline, je prend la sage décision de poursuivre le chemin en passant par la plage. Ici, je ne risque rien, il n'y a que des crabes, des coquillages ou des oiseaux.
J'arrive à l'endroit où la plage prend la forme d'une queue de baleine. Bon, en réalité, à part le fait qu'on peut voir la plage sur sa droite et sur sa gauche, ça n'a rien d'exceptionnel. Je pense qu'il faut voir depuis les airs pour pouvoir apprécier cette curiosité.













Il est bientôt temps de partir, trois semaines se sont passées depuis mon arrivée et le Pérou s'impatiente de me voir arriver.



Je retourne à Manuel Antonio où je retrouve les Mathieux et Jérôme que j'avais rencontré à Tortuguero, et nous dînons dans un restaurant assez atypique car c'est un vrai avion qui sert de décoration.
Nous partons le lendemain en direction de l'aéroport où ils vont prendre leur avion pour rentrer en France. Sur la route, nous faisons un arrêt au niveau d'un pont depuis lequel nous observons des crocodiles. Ils sont énormes et ont l'air vraiment dangereux. Intérieurement, je me dis que si c'était face à eux que je m'étais retrouvé lors de ma précédente ballade, je n'aurais sûrement pas sorti mon appareil photo, j'aurai détalé direct !










Nous voici arrivés à Allajuela, la ville où se trouve l'aéroport. Eux vont s'envoler dans quelques heures, moi ça sera le lendemain matin.
Bon vol les garçons !



mercredi 20 novembre 2019

Costa Rica, côté montagnes

Dans le bateau que j'avais pris pour aller à Tortuguero, il y avait trois jeunes français. Bien que ça ne soit pas les hébergements qui manquent dans ce petit village, nous nous étions retrouvés dans la même auberge de jeunesse et dans la même chambre (non, pas dans le même lit quand même). Très sympas, nous avions passé une soirée à discuter et jouer aux cartes.
Et bien, il se trouve qu'ils se sont également rendus à La Fortuna, en embarquant une petite suisse avec eux. Je les rejoins et me voici maintenant parti pour plusieurs jours dans les montagnes du Costa Rica avec Thomas, Émilien, Jonathan et Sabrina.


La Fortuna est la ville la mieux située pour voir l'Arenal, un jeune volcan qui a longtemps été cru endormi, jusqu'au 29 juillet 1968, jour où il est entré en éruption. Après l'explosion détruisant tout un village et tuant ses 78 habitants, le volcan a continué son activité, émettant des coulées de lave rougeoyante jusqu'au 29 décembre 2010. Le risque d'explosion étant toujours présent, il n'est pas permis de le gravir, nous nous contenterons donc de faire la petite randonnée qui permet d'avoir de beaux points de vue. Le sommet étant la plupart du temps caché par les nuages, il faut profiter des rares instants où il est découvert pour apprécier l'intégralité du volcan et sa forme presque parfaitement conique. Quand on le regarde, on a l'impression que c'est la terre qui s'est soulevée pour donner cette aspect, mais ce sont en fait les coulées successives de lave qui se sont solidifiée qui l'ont formé ainsi, c'est ce qui caractérise ce qu'on appelle les strato-volcans.



Nous faisons cette petite randonnée en admirant ces grands arbres dont un, immense, qui est vieux de plus de 400 ans, en nous amusant avec ces petites plantes dont les feuilles se recroquevillent sur elles même lorsqu'on les touche, en rageant sur ce grand groupe de touristes français lourdingues qui trouble notre tranquillité...

Sur le chemin, nous rencontrons un fourmilier, nous devrions nous en réjouir mais il semble blessé. Assez maigre et se traînant lentement, il n'en a probablement plus pour longtemps à vivre, il finira peut être mangé par les fourmis, c'est l'histoire de la vie...



















Après l'Arenal, nous nous rendons auprès du volcan Tenorio, qui lui est endormi. Nous choisissons de faire la randonnée nous menant au Rio Celeste.
Le chemin monte beaucoup mais rien de très difficile. À vrai dire, le plus agaçant, c'est le grand groupe de touristes que nous avions déjà croisé la veille lors de la ballade auprès de l'Arenal. Ils sont bruyants, bloquent le passage, prennent des heures à prendre des photos, font des remarques débiles... Nous avançons donc un peu plus vite pour les semer et arrivons face à des escaliers. 254 marches plus bas, nous atteignons une cascade à la couleur d'un bleu vraiment particulier, un bleu qui ne semble pas naturel, comme si on avait versé de la peinture.








Mince, les français relous arrivent. Pas de chance pour Thomas qui se fait attraper pour leur faire des photos de groupe. Nous l'abandonnons pour remonter et continuer la randonnée, avec un peu de chance, l'ascension des escaliers devraient en éliminer quelques uns 😈😁.

La suite du chemin longe la rivière en plusieurs endroits, nous laissant admirer sa jolie couleur, mais également sentir son odeur de soufre. Ce soufre, il vient du volcan, et il arrive dans la rivière par des endroits où l'eau bouillonne.






Après le passage d'un pont qui est tout sauf rassurant tellement il est en piteux état, nous arrivons à la fin du parcours. Nous sommes arrivés à l'origine de la mystérieuse eau bleue et ce que nous voyons est d'une beauté à couper le souffle. Un charmant guide nous dit que la légende raconte que lorsque Dieu a peint le ciel en bleu, il a ensuite déposé son pinceau dans l'eau du Rio Celeste, lui donnant ainsi cette incroyable couleur.

L'explication scientifique est toute autre, je vous invite à écouter (et regarder) cette vidéo du charmant guide.

Et je vous conseille vraiment de la regarder avant d'aller voir les photos plus bas.




Le volcan Tenorio, c'est un volcan qui a plusieurs cratères, Tenorio 1, Tenorio 2 et Santa Maria. Du cratère Santa Maria descend cette petite rivière, et du cratère Tenorio 2 descend la grosse. Il y en a une qui est chargée en aluminium et l'autre en silice. Quand on prend de l'aluminium et de la silice et qu'on les met ensemble, ça ne fait rien. Mais on se trouve dans des rivières de montagne avec de l'eau très oxygénée, et quand on les met ensemble dans de l'eau oxygénée, ça va faire une réaction chimique qui va créer un précipité blanc, et les particules solides qui sont des agglomérations de silice et d'aluminium. Après une deuxième particule va se former, l'aluminosilicate, c'est tellement petit que ça ne coule pas et c'est emmené par le courant. Et donc ça reflète le bleu car ces particules font à peu près 530-540 nanomètres








Dans les hauteurs des montagnes de l'ouest du Costa Rica, se trouve le village de Monteverde.
Ce village a été fondé en 1951 par une communauté de quakers, des américains pacifiques refusant de participer à la guerre de quelque façon que ce soit. Attirés par la politique avant gardiste de protection de l'environnement du Costa Rica et par le fait que ce pays n'a pas d'armée, ils ont décidé de s'y installer en choisissant ces montagnes pour y faire de l'élevage. Voilà pour la petite histoire.



Pour atteindre Monteverde, il vaut mieux disposer d'un bon véhicule et partir avec le plein, la route n'est pas toujours goudronnée et il y a de sacrés pentes à gravir. Notre 4x4 crie sa douleur dans les montées et nous roulons sur la réserve depuis quelques dizaines de kilomètres, autant dire que nous ne sommes pas sûr d'y arriver et que nous ne sommes pas vraiment rassurés.

Mais nous y parvenons tant bien que mal après nous être égaré et avoir calé en plein dans la pente la plus raide de la route.



Nous faisons une première randonnée dans la forêt à la recherche d'animaux. Ce sont surtout des oiseaux qu'on peut voir ici, et le Saint Graal c'est le quetzal resplendissant, un oiseau rare au superbe plumage vert et rouge. Nous parcourons le sentier les yeux rivés sur les arbres à l'affût du moindre mouvement ou du moindre bruit. Nous observons de nombreux petits oiseaux mais point de quetzal, pas grave, la ballade valait le coup, et nous retenterons notre chance le lendemain, avec un guide cette fois ci.









Le figuier étrangleur est un arbre dont les graines sont dispersées par les oiseaux dans les branches d'autres arbres. Ces graines vont développé des racines aériennes en direction du sol en entourant l'arbre où elles ont élu domicile. L'arbre hôte se retrouve alors étranglé, il ne peut plus grandir et finit par mourir. Sa disparition va laisser un vide au sein du figuier et cela peut parfois donner des structures impressionnantes comme celles que nous allons voir.

Les racines de ce figuier ont formé une sorte de dentelle, et comme il est incliné, il est possible de monter dans cet arbre par l'intérieur, ce que je fais en dépit de ma peur du vide (que j'ai appris à dompter). La montée est facile et je fais le fier à aller le plus haut possible, la redescente par contre me pose plus de problème, et c'est le cœur battant bien fort que je retrouve la terre ferme. Il faut croire que j'aime me faire peur !








Rafael est notre guide pour cette nouvelle randonnée, dans la réserve de Curi Cancha.
Nous comptons sur son expérience pour débusquer le fameux quetzal. Pendant 3h, il va nous emmener aux différents endroits où il sait que nos chances d'apercevoir le timide volatile sont plus grandes. Rafael émet des sifflements, pousse des petits cris imitant le quetzal, il utilise également son téléphone pour diffuser des enregistrements de cris pour tenter de faire réagir un éventuel spécimen. Le quetzal peut émettre différents sons, comme des "koy-koy-koy", des "kwah-kwah-kwah", des "wee-wee-wee", ou des "kyoi-kyow kyoi-kyow". Si on en entend un répondre, on ne devrait par trop avoir de doutes tellement ses cris sont particuliers.

Une vidéo de ses cris
https://youtu.be/d_7qsRH-Dds

Malheureusement, en dépit de tous les efforts de notre guide, nous ne débusquons aucun quetzal. Comme lot de consolation, nous voyons de nombreux colibris grâce à des abreuvoirs installés pour les attirer et un gros oiseau aux jolies couleurs dont j'ai oublié le nom.














Et voici quand même quelques photos du quetzal prises sur internet.





Cette chasse au quetzal resplendissant était le point final de ce bout de voyage avec Émilien, Thomas, Jonathan et Sabrina. Ils me déposent à un arrêt de bus pour que j'aille à Manuel Antonio, et continuent leur route vers l'ouest du pays.






Update masque panda : cela fait plus d'un mois qu'il a été envoyé d'Allemagne en France, et il n'est toujours pas arrivé. Il faut croire qu'il s'est perdu en route.
C'est quand même dingue, j'ai réussi à me faire envoyer ma nouvelle carte de crédit en Amérique du Sud, et là pour aller de Frankfort à Paris ça ne marche pas !