mercredi 20 novembre 2019

Costa Rica, côté montagnes

Dans le bateau que j'avais pris pour aller à Tortuguero, il y avait trois jeunes français. Bien que ça ne soit pas les hébergements qui manquent dans ce petit village, nous nous étions retrouvés dans la même auberge de jeunesse et dans la même chambre (non, pas dans le même lit quand même). Très sympas, nous avions passé une soirée à discuter et jouer aux cartes.
Et bien, il se trouve qu'ils se sont également rendus à La Fortuna, en embarquant une petite suisse avec eux. Je les rejoins et me voici maintenant parti pour plusieurs jours dans les montagnes du Costa Rica avec Thomas, Émilien, Jonathan et Sabrina.


La Fortuna est la ville la mieux située pour voir l'Arenal, un jeune volcan qui a longtemps été cru endormi, jusqu'au 29 juillet 1968, jour où il est entré en éruption. Après l'explosion détruisant tout un village et tuant ses 78 habitants, le volcan a continué son activité, émettant des coulées de lave rougeoyante jusqu'au 29 décembre 2010. Le risque d'explosion étant toujours présent, il n'est pas permis de le gravir, nous nous contenterons donc de faire la petite randonnée qui permet d'avoir de beaux points de vue. Le sommet étant la plupart du temps caché par les nuages, il faut profiter des rares instants où il est découvert pour apprécier l'intégralité du volcan et sa forme presque parfaitement conique. Quand on le regarde, on a l'impression que c'est la terre qui s'est soulevée pour donner cette aspect, mais ce sont en fait les coulées successives de lave qui se sont solidifiée qui l'ont formé ainsi, c'est ce qui caractérise ce qu'on appelle les strato-volcans.



Nous faisons cette petite randonnée en admirant ces grands arbres dont un, immense, qui est vieux de plus de 400 ans, en nous amusant avec ces petites plantes dont les feuilles se recroquevillent sur elles même lorsqu'on les touche, en rageant sur ce grand groupe de touristes français lourdingues qui trouble notre tranquillité...

Sur le chemin, nous rencontrons un fourmilier, nous devrions nous en réjouir mais il semble blessé. Assez maigre et se traînant lentement, il n'en a probablement plus pour longtemps à vivre, il finira peut être mangé par les fourmis, c'est l'histoire de la vie...



















Après l'Arenal, nous nous rendons auprès du volcan Tenorio, qui lui est endormi. Nous choisissons de faire la randonnée nous menant au Rio Celeste.
Le chemin monte beaucoup mais rien de très difficile. À vrai dire, le plus agaçant, c'est le grand groupe de touristes que nous avions déjà croisé la veille lors de la ballade auprès de l'Arenal. Ils sont bruyants, bloquent le passage, prennent des heures à prendre des photos, font des remarques débiles... Nous avançons donc un peu plus vite pour les semer et arrivons face à des escaliers. 254 marches plus bas, nous atteignons une cascade à la couleur d'un bleu vraiment particulier, un bleu qui ne semble pas naturel, comme si on avait versé de la peinture.








Mince, les français relous arrivent. Pas de chance pour Thomas qui se fait attraper pour leur faire des photos de groupe. Nous l'abandonnons pour remonter et continuer la randonnée, avec un peu de chance, l'ascension des escaliers devraient en éliminer quelques uns 😈😁.

La suite du chemin longe la rivière en plusieurs endroits, nous laissant admirer sa jolie couleur, mais également sentir son odeur de soufre. Ce soufre, il vient du volcan, et il arrive dans la rivière par des endroits où l'eau bouillonne.






Après le passage d'un pont qui est tout sauf rassurant tellement il est en piteux état, nous arrivons à la fin du parcours. Nous sommes arrivés à l'origine de la mystérieuse eau bleue et ce que nous voyons est d'une beauté à couper le souffle. Un charmant guide nous dit que la légende raconte que lorsque Dieu a peint le ciel en bleu, il a ensuite déposé son pinceau dans l'eau du Rio Celeste, lui donnant ainsi cette incroyable couleur.

L'explication scientifique est toute autre, je vous invite à écouter (et regarder) cette vidéo du charmant guide.

Et je vous conseille vraiment de la regarder avant d'aller voir les photos plus bas.




Le volcan Tenorio, c'est un volcan qui a plusieurs cratères, Tenorio 1, Tenorio 2 et Santa Maria. Du cratère Santa Maria descend cette petite rivière, et du cratère Tenorio 2 descend la grosse. Il y en a une qui est chargée en aluminium et l'autre en silice. Quand on prend de l'aluminium et de la silice et qu'on les met ensemble, ça ne fait rien. Mais on se trouve dans des rivières de montagne avec de l'eau très oxygénée, et quand on les met ensemble dans de l'eau oxygénée, ça va faire une réaction chimique qui va créer un précipité blanc, et les particules solides qui sont des agglomérations de silice et d'aluminium. Après une deuxième particule va se former, l'aluminosilicate, c'est tellement petit que ça ne coule pas et c'est emmené par le courant. Et donc ça reflète le bleu car ces particules font à peu près 530-540 nanomètres








Dans les hauteurs des montagnes de l'ouest du Costa Rica, se trouve le village de Monteverde.
Ce village a été fondé en 1951 par une communauté de quakers, des américains pacifiques refusant de participer à la guerre de quelque façon que ce soit. Attirés par la politique avant gardiste de protection de l'environnement du Costa Rica et par le fait que ce pays n'a pas d'armée, ils ont décidé de s'y installer en choisissant ces montagnes pour y faire de l'élevage. Voilà pour la petite histoire.



Pour atteindre Monteverde, il vaut mieux disposer d'un bon véhicule et partir avec le plein, la route n'est pas toujours goudronnée et il y a de sacrés pentes à gravir. Notre 4x4 crie sa douleur dans les montées et nous roulons sur la réserve depuis quelques dizaines de kilomètres, autant dire que nous ne sommes pas sûr d'y arriver et que nous ne sommes pas vraiment rassurés.

Mais nous y parvenons tant bien que mal après nous être égaré et avoir calé en plein dans la pente la plus raide de la route.



Nous faisons une première randonnée dans la forêt à la recherche d'animaux. Ce sont surtout des oiseaux qu'on peut voir ici, et le Saint Graal c'est le quetzal resplendissant, un oiseau rare au superbe plumage vert et rouge. Nous parcourons le sentier les yeux rivés sur les arbres à l'affût du moindre mouvement ou du moindre bruit. Nous observons de nombreux petits oiseaux mais point de quetzal, pas grave, la ballade valait le coup, et nous retenterons notre chance le lendemain, avec un guide cette fois ci.









Le figuier étrangleur est un arbre dont les graines sont dispersées par les oiseaux dans les branches d'autres arbres. Ces graines vont développé des racines aériennes en direction du sol en entourant l'arbre où elles ont élu domicile. L'arbre hôte se retrouve alors étranglé, il ne peut plus grandir et finit par mourir. Sa disparition va laisser un vide au sein du figuier et cela peut parfois donner des structures impressionnantes comme celles que nous allons voir.

Les racines de ce figuier ont formé une sorte de dentelle, et comme il est incliné, il est possible de monter dans cet arbre par l'intérieur, ce que je fais en dépit de ma peur du vide (que j'ai appris à dompter). La montée est facile et je fais le fier à aller le plus haut possible, la redescente par contre me pose plus de problème, et c'est le cœur battant bien fort que je retrouve la terre ferme. Il faut croire que j'aime me faire peur !








Rafael est notre guide pour cette nouvelle randonnée, dans la réserve de Curi Cancha.
Nous comptons sur son expérience pour débusquer le fameux quetzal. Pendant 3h, il va nous emmener aux différents endroits où il sait que nos chances d'apercevoir le timide volatile sont plus grandes. Rafael émet des sifflements, pousse des petits cris imitant le quetzal, il utilise également son téléphone pour diffuser des enregistrements de cris pour tenter de faire réagir un éventuel spécimen. Le quetzal peut émettre différents sons, comme des "koy-koy-koy", des "kwah-kwah-kwah", des "wee-wee-wee", ou des "kyoi-kyow kyoi-kyow". Si on en entend un répondre, on ne devrait par trop avoir de doutes tellement ses cris sont particuliers.

Une vidéo de ses cris
https://youtu.be/d_7qsRH-Dds

Malheureusement, en dépit de tous les efforts de notre guide, nous ne débusquons aucun quetzal. Comme lot de consolation, nous voyons de nombreux colibris grâce à des abreuvoirs installés pour les attirer et un gros oiseau aux jolies couleurs dont j'ai oublié le nom.














Et voici quand même quelques photos du quetzal prises sur internet.





Cette chasse au quetzal resplendissant était le point final de ce bout de voyage avec Émilien, Thomas, Jonathan et Sabrina. Ils me déposent à un arrêt de bus pour que j'aille à Manuel Antonio, et continuent leur route vers l'ouest du pays.






Update masque panda : cela fait plus d'un mois qu'il a été envoyé d'Allemagne en France, et il n'est toujours pas arrivé. Il faut croire qu'il s'est perdu en route.
C'est quand même dingue, j'ai réussi à me faire envoyer ma nouvelle carte de crédit en Amérique du Sud, et là pour aller de Frankfort à Paris ça ne marche pas !

3 commentaires:

  1. Pas déjà si t'écris pas Francfort correctement, ça ne m'étonnerait pas que tu te dois gourré ailleurs. D'où peut-être le fait que tu n'aies pas reçu le courrier. :-p

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai fait un mix entre comment on l'écrit en français et en allemand.

      Supprimer
  2. Le quetzal un oiseau de chez nous "poye poye poye"
    Ma parole
    Super

    RépondreSupprimer