mercredi 18 décembre 2019

Pérou, Huacachina et Nasca

Première destination de mon périple péruvien, l'oasis de Huacachina. Bien que j'ai été prévenu qu'elle n'était pas superbe, j'ai décidé de m'arrêter ici afin d'aller faire un tour en buggy dans les dunes du désert de sable.

Si il y a une chose que j'ai bien apprise depuis le début de mon voyage, c'est que lorsqu'on cherche un hébergement sur les sites de réservation (Booking, Trivago, Hostelworld...), il ne faut pas se fier aux meilleurs avis laissés par les utilisateurs. On est jamais à l'abri de tomber sur un endroit malpropre, odorant, bruyant, mal situé, au personnel désagréable... Du coup, je passe toujours beaucoup de temps à chercher, et je consulte toujours les avis négatifs pour avoir une idée plus concrète. C'est comme ça que j'ai découvert que quasiment tous les établissements de type auberge de jeunesse situés autour de l'oasis de Huacachina étaient soit bruyants, soit malpropres ou inconfortables, et qu'en plus l'oasis sentait mauvais.
J'ai donc porté mon choix sur une petite auberge avec piscine à 5 minutes à pied de l'oasis et des dunes de sables, et grand bien m'en a fait, l'endroit est parfait pour se reposer et bronzer au soleil.



Je me rend tout de même à l'oasis pour voir à quoi elle ressemble et la déception annoncée est bien réelle. Le plan d'eau a beau être bordé d'une belle végétation, non seulement, l'eau est verdâtre et sent vraiment mauvais, mais elle est encerclée de constructions laides qui enlève tout le charme que l'oasis aurait pu avoir.







Mais ce qui m'a amené ici, c'est la possibilité d'aller s'amuser en buggy dans le désert de sable dans lequel se trouve l'oasis.
Pour avoir le plus de sensations, je m'installe à l'avant à côté du conducteur. Sans perdre de temps, nous partons à toute vitesse dans les dunes et je sens le vent me fouettant le visage. Heureusement, j'avais prévu le coup et j'utilise mon superbe paréo multi-usages (serviette/masque de nuit/couverture/coussin/foulard...) pour me couvrir le visage.
Nous grimpons les dunes pour les descendre aussi sec. Les meilleurs moments étant lorsque nous arrivons au sommet d'une dune, nous avons l'impression d'arriver au bord du vide, et comme dans des montagnes russes, nous découvrons au dernier moment la pente que nous dévalons à plein gaz.
Nous faisons plusieurs arrêts pour apprécier l'étendue du désert, et pour faire des descentes en sandboard. Le sandboard, c'est une planche sur laquelle on applique de la cire pour pouvoir glisser le long des dunes.
Je teste la première descente debout mais bien que j'y arrive, je ne suis pas trop rassuré et n'ai pas envie de finir à l'hôpital avec un plâtre, du coup je fais les autres descentes assis ou sur le ventre, moins risqué et du fun assuré. 😁
Nous finissons notre tour en assistant au coucher de soleil sur ce beau désert de sable.














Peut être avez vous déjà entendu parler des lignes de Nasca ? Ces fameuses lignes et dessins tracés dans le désert péruvien et seulement bien visibles lorsqu'on prend de la hauteur. Leur nom scientifique est "géoglyphes", et il en a d'ailleurs été découvert de nouveaux très récemment. Ce qui intrigue à leur sujet, c'est comment et surtout pourquoi ont ils été réalisés.

Et bien sûr, c'est ce qui m'amène à Nasca, ville perdue au milieu d'un désert ne connaissant jamais la pluie, vivant du tourisme et de l'industrie minière. A part sa Place d'Armes, la ville en elle même n'a que peu d'intérêt, je ne la parcoure que dans le but de choisir la compagnie par laquelle je réserve mes activités pour le lendemain, puis je me rend en bus jusqu'à un mirador situé au bord de l'autoroute à 20 km de la ville.
Du haut de la plateforme, il est possible d'observer trois géoglyphes, les mains, l'arbre et le lézard (qui a malencontreusement été coupé en deux par la route). En étant aussi proche, je peux voir comment ont été réalisées les lignes, c'est en fait très simple, il n'a même pas été besoin de creuser, c'est juste en déplaçant des cailloux et en débarrassant le sol d'une couche de sable oxydé plus sombre, que les lignes plus claires ont été faites.
Autre fait remarquable au niveau des dessins, c'est qu'ils sont réalisés d'un seul trait "sans lever le stylo", certains font plus de 50 mètres et ils sont parfois reliés à des ensembles de grandes lignes.










7h du matin, j'ai très mal dormi à cause d'un chien qui aboyait sans cesse, mais je ne peux pas dormir davantage car on vient me chercher pour m'amener à l'aéroport. Et oui, je vais survoler le désert et voir les géoglyphes depuis le ciel !
Vérification du passeport, carte d'embarquement, contrôle de sécurité et pesée (non pas des bagages mais des passagers). Tout va très vite, et je me retrouve sur le tarmac pour monter à bord d'un petit coucou à hélice pouvant transporter 6 personnes. Étant l'un des plus léger, on m'installe à l'arrière de l'avion. En place sur la piste, nous nous élançons et prenons notre envol.
Nous sommes particulièrement gâtés par les conditions météorologiques, pas de nuages ni de vent, nous allons pouvoir bien observer les géoglyphes et sans être secoués. Je regarde ce grand désert aride, et je vois tout de suite des ensembles de lignes partant dans tous les sens.
Afin de nous montrer les différents dessins observables, le pilote penche l'avion de sorte que le bout de l'aile indique l'endroit où poser notre regard. Et il le fait parfaitement bien, ainsi pendant 40 minutes, nous nous penchons tantôt à droite, tantôt à gauche et observons les nombreux géoglyphes : la baleine, l'araignée, le singe, le chien, le panda, le colibri, l'arbre...
Avec le soleil qui tape vraiment fort, la température commence à monter dans le cockpit, et même si l'avion n'est pas secoué par le vent, ça bouge quand même, et je me sens un peu nauséeux. Il est temps qu'on atterrisse sinon je risque de retapisser l'intérieur...
Nous nous dirigeons vers la piste d'atterrissage, nous voyons au chemin des sortes de trous dans le sol, il s'agit d'aqueducs souterrains, j'irai les voir de plus près plus tard. Et nous atterrissons enfin, je peux prendre une bonne bouffée d'air frais, je suis fier de moi, je n'ai même pas vomi ! 😁
En tout cas, je suis bien content d'avoir fait ce vol, c'était quand même bien mieux de voir les géoglyphes depuis le ciel que depuis le mirador. Ceux que j'ai pu observer étaient les plus faciles à voir, mais il y en a en fait des centaines, et encore aujourd'hui, grâce à des drones et au progrès de l'informatique en traitement d'image, les archéologues en découvrent de nouveaux, moins visibles.
Et c'était vraiment fascinant de voir ces dessins qui ne sont observables que depuis le ciel et ont pourtant été créés par des hommes il y a plus de 1500 ans. Aucune explication certaine n'existe à ce jour. Calendrier astronomique, sites de rituels, messages aux dieux, routes vers les points d'eau, piste d'atterrissage pour vaisseaux extraterrestre... les théories ne manquent pas.




















Je décide d'aller jusqu'à ces trous dans le sols que j'avais observés depuis l'avion. Il s'agit en fait de sorte de puis d'accès à l'eau d'un aquaduc souterrain. En effet, avec la température et le soleil qui cogne, un aqueduc à ciel ouvert verrait son eau se réchauffer et s'évaporer de façon trop importante. Les Nasca avait donc construit des aqueduc souterrains, et pour accéder à l'eau, ils construisaient également des sortes d'escaliers en colimaçon comme ceux qui se trouvent ici. Et tout ça fonctionne toujours !






Je me rend ensuite avec un guide sur le site de Cahuachi, un endroit venant encore ajouter du mystère sur la civilisation Nasca. Le site se présente comme une succession de petites pyramides, avec des allées dans tous les sens, et une esplanade. D'après les archéologues, il ne s'agit pas vraiment d'une ville, mais plutôt d'un centre religieux, d'un site de pèlerinage. Il y a été découvert de nombreux objets (tissus, pierres précieuses, animaux momifiés...) provenant d'endroits très éloignés, et également de nombreux tombeaux avec des momies, mais malheureusement beaucoup on été pillés.
Pour une raison qu'on ignore, le site a été volontairement abandonné par les Nasca qui l'ont recouvert de sable avant de le quitter vers l'an 550.





La civilisation Nasca est une des rares qui pratiquaient la momification pour tout le monde, quelque soit le rang social. Chez les autres civilisations, ce sont essentiellement les dirigeants, les nobles, les chefs religieux qui avaient le privilège d'être momifiés.
Je vais découvrir celà au cimetière de Cantalloc où on été retrouvées de nombreuses momies.
L'endroit est assez déroutant, il y a une vingtaine de tombes ouvertes dans lesquelles sont exposées les momies. Seuls des abris plutôt sommaires se trouvent au dessus pour les protéger de l'extérieur. Certes il ne pleut jamais, mais il y a quand même un peu de vent et du sable qui vole, et puis n'importe qui de mal intentionné pourrait sauter dans la tombe. Mais de toute façon, la majeure partie des momies a déjà été pillée ici aussi, bijoux et tissus précieux leur ont été volés, et malheureusement pour commettre ces larcins, les voleurs ont coupé les membres des momies.
Bref, tout celà me déculpabilise un peu du fait de "profaner" ce cimetière. Je vais d'une tombe à l'autre en observant ce qu'il reste de ces hommes et femmes qui vivaient dans ce désert il y a plus de 1500 ans. Les Nasca croyant au concept de renaissance, tous les corps sont donc en position foetale. Certaines momies ont des longs cheveux drôlement bien conservés, enroulés autour de leur corps.
La visite se termine avec d'autres momies mieux préservées et exposées derrières des vitres. Une jeune fille, un bébé momifié dans du coton, et un perroquet... Âmes sensibles s'abstenir.



















Et voilà qui clôt ce passage dans le désert péruvien. La nuit tombe, et je pars pour un long trajet nocturne en bus direction la ville blanche, Arequipa.

1 commentaire:

  1. Je ne sais pas si tu l'avais remarqué, mais il y avait une momie qui te fixer des orbites, brrrrrr

    RépondreSupprimer