Avant de vous raconter mon périple pour me rendre à Machu
Picchu, je vais vous expliquer quelques façons possibles pour s'y
rendre depuis Cusco.
Alors, il faut déjà savoir qu'il faut d'abord aller jusqu'à la ville de Aguas Calientes qui se situe au pied de la montagne sur laquelle se trouve le Machu Picchu.
Pour atteindre cette ville, vous avez la solution la plus facile, mais aussi la plus chère, qui est d'y aller en train. Comptez dans les 140€ pour l'aller retour.
Vous pouvez également vous rendre d'abord jusqu'à la ville de Ollantaytambo en bus (~3-4€) puis prendre le train (~40€) soit ~90€ aller retour, un poil plus long mais moins cher et ça laisse la possibilité de visiter Ollantaytambo.
Autre solution bien moins chère pour rejoindre Aguas Calientes, le trajet en bus uniquement. Comptez moins de 10€, mais il va falloir s'armer de patience car il vous faudra 6h (minimum) pour rejoindre Hidroelectrica, qui n'est pas une ville mais juste le lieu d'une station hydroélectrique, et depuis cet endroit vous pourrez soit prendre un train, soit marcher pendant 2h30 le long des rails jusque Aguas Calientes, ce que la plupart des touristes font.
Dernière possibilité pour ce trajet, tout simplement y aller à pied en suivant la route des Incas, ce qui demandera 3-4 jours, de nombreuses agences de voyages proposent de faire la route avec un guide (obligatoire), certains proposent d'en faire une partie à vélo, en rafting ou via des tyroliennes. Niveau prix, le mieux est de négocier sur place mais comptez au moins 100€ pour l'aller, le retour étant à votre charge.
Une fois arrivé à Aguas Calientes, selon l'heure à laquelle vous y serez, vous pourrez y passer la nuit ou bien aller directement à Machu Picchu.
Finalement, pour atteindre la légendaire ville dans les montagnes, des bus vous y emmènent pour ~10€ mais si vous aimez marcher et que vous souhaitez relever le défi, vous pouvez escalader les 1700 marches en ~1h30.
Je vous ai fait un petit plan pour que ça soit plus clair.
1- Cusco -> Aguas Calientes (train)
2- Cusco -> Ollantaytambo (bus) -> Aguas Calientes (train)
3- Cusco -> Hidroelectrica (bus) -> Aguas Calientes (marche ou train)
4- Cusco -> Aguas Calientes (marche)
puis marche ou bus jusqu'à Machu Picchu.
Voilà pour les conseils pratiques. Je vous passerai tout le foin pour la
réservation des billets pour la visite, le bus, le train.
En ce qui me concerne, j'ai choisi pour l'aller de prendre
le bus jusqu'à Hidroelectrica, de marcher le long des rails jusque Aguas
Calientes et y rester dormir, puis de prendre le bus pour monter
jusqu'à la citadelle de Machu Picchu. Pour le retour, je verrai plus
tard.
J'ai réservé un bus départ 7h, le lieu de rendez vous est devant l'agence où j'ai acheté mon billet... sauf que je ne retrouve plus ma réservation, bon pas grave, ils ont toujours la liste des participants sur papier pour ces trucs là... sauf que je ne me rappelle plus l'adresse de l'agence où je dois me rendre, bon pas grave, je vais retrouver le chemin... sauf que à cette heure matinale tous les rideaux de fers des magasins sont baissés et je ne reconnais pas l'endroit, bon pas grave je vais aller demander à ce grand blond qui attend sur le trottoir si il va à Machu Picchu, "ouf" il y va... sauf que son rendez vous est à 7h30 et le mien à 7h... ah bah zut il est 7h passé maintenant, bon pas grave je vais attendre avec le viking (c'est un danois) qu'on vienne le chercher et voir si je peux prendre le même bus que lui, et "OUF" il y a de la place dans le bus (mais je vais devoir repayer un billet).
Bon, raconté vite comme ça, ça n'a pas peut être pas l'air si grave, mais faut m'imaginer en stress depuis 6h du mat a chercher partout mon billet, puis à errer en panique dans les rues quasi vides pour tenter de retrouver cette foutue agence de voyage puis attendre un bus jusque 7h30 sans savoir si je vais pouvoir monter dedans... Je me passerai bien de frayeurs comme ça, mais ça m'apprendra à mieux ranger mes affaires et mieux m'organiser la prochaine fois !
Donc après toutes ces émotions, je vais avoir le temps de
m'en remettre et de me reposer pendant le trajet en bus vu qu'il y en a
pour au moins 6h. Sauf que ledit trajet n'est pas vraiment reposant.
Autant pendant les trois premières heures ça peut encore aller, autant
les trois heures suivantes sont vraiment horribles. La route en mauvais
état dans les montagnes ne cesse de faire des lacets, ça bouge dans tous
les sens, parfois on est obligé d'aller doucement car on roule à un
mètre d'un précipice... Je commence à regretter d'avoir choisi l'option
la plus économique et envisage maintenant de ne pas reprendre le bus
pour le retour.
C'est le moment où notre bus est passé sur un pont en bois
pour traverser un cours d'eau qui m'a achevé. Lorsque je vois que nous devons emprunter ce pont ne semblant pas vraiment en bon état, je met ma casquette devant les yeux pour
ne pas voir et commence à prier tous les dieux qu'il peut y avoir même
si je ne suis pas croyant. Je vous jure qu'on pouvait sentir les roues
du bus passer sur chaque planche du pont, c'était l'enfer, un vrai film
d'horreur ! Maintenant, c'est certain, je ne prendrai pas le bus pour
rentrer !
Je n'ai pas trouvé de photos du pont mais d'après mes souvenirs c'était à peu près ça.
Arrivé sain et sauf à
Hidroelectrica par je ne sais quel miracle, j'entame la dernière épreuve de cette journée : la marche
le long des rails jusqu'à Aguas Calientes. Au bout de 200 mètres le
chemin s'arrête, j'ai dû rater quelque chose... mais je ne suis pas le
seul, cette jeune fille s'est apparemment aussi trompée. Je lance une
plaisanterie et lui propose de rebrousser chemin. Les cruches que nous
sommes avions râté une bifurcation pourtant indiquée par des flèches...
Mais c'est ainsi que je me retrouve finalement parti pour faire tout le
trajet avec Juliette. Tout en marchant et en appréciant le paysage, nous
faisons connaissance. Elle vient de passer deux ans à travailler en
Guadeloupe et en profite pour faire un peu de tourisme avant de rentrer
en métropole. Sportive, ces 2h30 de marche ne l'impressionnent pas et
nous avançons d'un bon pas. Moi non plus je ne suis pas impressionné,
par contre je suis surpris par le climat et la végétation. Au vu de
l'altitude, j'imaginais qu'il ferait assez froid et que les arbres et
plantes seraient plus ou moins les même que ceux que j'ai vu dans les
environs de Cusco. Sauf que nous sommes en fait assez proches de
l'Amazonie et cela se voit par la végétation luxuriante qui est présente
ici. Prudents, nous restons toujours à l'écart des rails car il y a
quand même un train qui circule, mais à un endroit il n'y a pas d'autres
possibilités que de passer sur les rails pour traverser un cours d'eau,
heureusement ce n'est pas trop haut, ni trop long et je passe cet
obstacle sans problème.
Avec la compagnie de Juliette, je n'ai pas vu le
temps passé, et lorsque nous arrivons à Aguas Calientes, le soleil est
sur le point de se coucher. N'ayant pas réservé d'hébergement, je
l'accompagne jusqu'à celui qu'elle a réservé et demande si je peux
avoir une chambre. Après négociation, j'obtiens une chambre pour moi
seul à un prix à peine plus cher que les auberges de jeunesse que
j'avais repéré. Après la journée éprouvante que je viens de passer, je
n'hésite pas une seconde car je vais avoir besoin d'un bon repos pour la
journée de demain. Mais avant d'aller dormir, nous allons manger au
restaurant avec trois amis de Juliette venus en train, Claudia son amie
péruvienne, et Anne-Laure et Alexandre un couple en voyage de noces pour
quatre mois.
Certains choisissent de visiter le Machu Picchu dès
l'ouverture du site au lever du soleil pour être les premiers sur les
lieux et en profiter le plus possible. Perso, là je n'ai ni la force, ni
le courage de me lever à 4h30 du mat pour ça, et puis de toute façon,
mon billet ne me permet d'entrer qu'à 10h. Juliette et ses amis eux ont
été plus téméraires que moi, et je les retrouve à l'entrée du site
au moment où ils en sortent. Anne Laure et Alexandre ont un billet leur
permettant de rentrer à nouveau, ils me proposent d'y aller avec eux car
ils veulent aller à un endroit auxquels ils n'ont pas été lors de leur
visite.
Pendant que nous avançons, Anne-Laure prend le rôle du guide et m'apprend différentes choses intéressantes au sujet de Machu Picchu à commencer par la signification de son nom qui en langue quechua veut dire "vieille montagne". Comme notre Roi Soleil avec le château de Versailles, le roi inca Pachacutec qui a fait édifier le Machu Picchu souhaitait avoir un lieu protégé d'où il aurait pu exercé son pouvoir en dehors de la capitale. Construit vers 1440, il n'a pas été habité durant très longtemps car il a été abandonné peu après l'invasion espagnole en 1534. Son existence est ensuite restée secrète aux yeux du monde jusqu'au 24 juillet 1911, date à laquelle l'archéologue américain Hiram Bingham "découvrit" la cité qui était en fait déjà bien connue des paysans vivant au pied de la montagne.
Nous
arrivons au niveau de plusieurs petits escaliers que nous montons
jusqu'à ce que se dévoile dans toute sa splendeur, le légendaire Machu
Picchu. Au delà de la dimension mystérieuse et fascinante de cet endroit qui est resté caché durant des siècles, c'est sa beauté qui impressionne, avec ses nombreux temples, maisons, terrasses, et avec les deux montagnes Una Picchu et Wayna Picchu en arrière plan, la photo est magnifique.
Nous prenons ensuite un chemin, non
pas en direction de la cité mais à l'opposé, vers une petite montagne
abritant la "casa del vigilante", un poste de garde offrant une autre belle vue. A cet endroit nous
discutons quelques minutes avec une famille partie en tour du monde pour
une année entière, une de leur fille fait la tête parce qu'elle
voudrait rentrer en France et parce que "c'est nul de voyager". Ahlala
les gosses, elle ne se rend vraiment pas compte de la chance qu'elle a
celle là !
Nous rebroussons chemin et je dis au revoir à Anne Laure et Alexandre qui doivent redescendre prendre le train. Je continue la visite seul en me rendant d'abord jusqu'au Pont de l'Inca, un petit passage sur le flanc d'une falaise par lequel passaient les Incas (totalement fous!)
Nous rebroussons chemin et je dis au revoir à Anne Laure et Alexandre qui doivent redescendre prendre le train. Je continue la visite seul en me rendant d'abord jusqu'au Pont de l'Inca, un petit passage sur le flanc d'une falaise par lequel passaient les Incas (totalement fous!)
Je
descends en suite au cœur de la citadelle pour découvrir la maison de
l'Inca, celles des habitants, le temple aux trois fenêtres, le temple du soleil qui est la seule construction aux murs arrondies, et la roche sacrée qu'il est interdit de toucher. Il y a aussi des fontaines alimentées par un réseau de canalisations complexes toujours en fonctionnement, des terrasses et des lamas.
Pour redescendre jusqu'à
Aguas Calientes, je prend les escaliers plutôt que le bus, ça sera un
peu plus long mais ce sera gratuit. Je descend tranquillement, et je me
fais vite doubler par un groupes de péruviens qui dévalent les escaliers
à toute vitesse. Je décide alors de faire comme eux et en moins d'une
heure, me voilà arrivé. J'ai maintenant le temps d'aller récupérer mes
affaires à l'hôtel et d'aller manger avant d'aller prendre le train pour
Ollantaytambo.
Ollantaytambo est un charmant
village pittoresque aux rues étroites, entouré par des jolies montagnes, dont une abritant les vestiges d'une forteresse qui fut le
théâtre de batailles acharnées entre les espagnols et les incas. Ce village fait
partie ce qu'on appelle la Vallée Sacrée des Incas, un ensemble de
sites importants se trouvant le long de la rivière Urubamba. Je vais
profiter de mon arrêt à Ollantaytambo pour en visiter quelques uns à
commencer par la forteresse.
Comme pour les autres
constructions incas, on retrouve ici ces pierres immenses ajustées les
unes aux autres de façon impeccable, et en particulier sur cet ensemble
de six monolithes, lieu du temple du Soleil local. On y trouve également
de nombreuses terrasses et fontaines. Un très beau lieu à visiter.
Je
vais ensuite visiter les salines de Maras, situé à 3300 mètres
d'altitude, cet ensemble de 3600 bassins a été créé par les incas pour
produire du sel. Les bassins servent à faire évaporer naturellement de
l'eau salée pour récupérer du sel. L'eau provient d'une source dont on
ignore encore aujourd'hui la provenance et la raison pour laquelle cette
eau est saturée en sel est encore un mystère. Une des explications
possibles serait la présence de sel dans la roche que cette eau traverse
avant de jaillir en surface mais ça n'a pas été vérifié. Au cours de la
visite, je trouve l'endroit où l'eau arrive, curieux, je mouille ma
main et je goutte, c'est bien salé, vraiment très salé.
Je
me rend ensuite aux terrasses de Moray, un lieu où les incas avaient
construit de nombreuses terrasses se présentant comme des amphithéâtres.
Cet endroit était en fait un lieu de recherche dans lesquels étaient
menées des expériences de cultures agricoles. La température au centre
étant plus élevée et diminuant au fur à mesure qu'on s'en éloigne, cela
permet de créer différents microclimats et d'étudier l'adaptation ou les
rendements des cultures selon le climat.
Mon petit tour
dans la Vallée Sacrée se poursuit dans le charmant village de
Chinchero. On y trouve des ruines, une grande place avec son marché
touristique, une église, des petites rues etc... Mignon et agréable mais
je dois avouer avoir préféré Ollantaytambo. Je ne m'attarde donc pas
ici et je rentre sur Cusco.
Je retrouve Chloé à l'auberge de jeunesse, le temps de discuter un peu avant de me rendre à la gare routière où je vais prendre le bus de nuit. Ma découverte du pays s'arrête ici, je pars continuer mes aventures au Chili ! Hasta luego Perù !
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