C'est donc par une nuit de pluies diluviennes que je quitte Mexico en bus. J'ai choisi la compagnie ADO qui offre les bus les plus confortables, afin de pouvoir dormir durant le trajet.
Arrivée au petit matin dans la ville de Oaxaca de Juarez, dans l'état de Oaxaca, je dépose mes affaires à l'auberge de jeunesse et je pars découvrir la ville. C'est une ville coloniale établie par les espagnols il y a 500 ans. Comme beaucoup de ces villes, les rues ne sont pas très larges, elles sont toutes en sens unique pour les voitures, et elles sont tracées en quadrillage. On y trouve la place principale (le zocalo), des églises, des petites maisons colorées, des marchés... et des tas de fripperies.
Il y a pas mal de choses à faire et à visiter dans la région, mais je n'y reste que 2 jours, il faut faire des choix. Je décide en premier lieu d'aller faire un tour dans la ville voisine, Santa Maria del Tule, afin d'aller voir un arbre.
Oui, un arbre... mais pas n'importe lequel ! C'est un Taxodium Mucronatum, autrement dit un cyprès de Montézuma ou cyprès des marais mexicains.
Oui, ok... mais il a quelque chose de particulier ! Il s'agit du plus gros arbre au monde. Il s'appelle Àrbol del Tule, il mesure 58 mètres de circonférence pour 42 mètres de hauteur. On ne connait pas précisément son âge, mais il aurait été planté il y a 2000 ans. C'est vraiment le genre de chose que la nature peut créer qui fait se sentir tout petit.
J'en fait le tour, je l'observe, je l'admire, j'aimerai pouvoir le toucher mais la barrière installée autour signifie bien que ce n'est pas permis.
Et boum, j'entends gronder au loin, j'aurais aimé rester plus longtemps, mais traumatisé par la pluie de la veille, je rentre à l'auberge avant que l'orage n'éclate.
Le jour suivant, je pars visiter le site de Monté Alban, la cité la plus importante de la civilisation zapothèque entre les IIIeme et VIIeme siècles. Abandonnée pendant 500 ans, elle a ensuite été occupée par les Mixteques jusqu'à l'invasion espagnole avant d'être à nouveau oubliée puis redécouverte en 1806. Perchée au sommet de la montagne, elle domine les plaines alentours où sont installées les villes actuelles. Il y a très peu de touristes, on doit être au plus une cinquantaine, du coup la visite est très agréable. Je parcoure les différents édifices, le terrain de jeu de pelote, la place des 3 pyramides, la grande pyramide, le grand plaza... J'observe les différentes fresques et bas reliefs encore en bon état. Un ensemble de stèles en pierre gravés figure des hommes nus dans des positions de contorsions, ils ont été baptisés "Danzantes" (procession de danseurs) mais d'après les archéologues, il s'agirait de prisonniers morts ou torturés, ou bien de personnes avec des handicaps physiques, ou bien encore de joueurs de jeu de pelote... en gros on sait pas en fait !
De nouveau un trajet en bus de nuit pour aller jusque Tuxla Guttierez dans les montagnes de l'état du Chiappas. Je ne m'y attarde pas et je vais directement à Chiapa del Corzo afin d'aller faire un tour en bateau dans le Canyon de Sumidero. Ici les falaises vertigineuses tombent à pic dans l'eau, la plus haute atteint une hauteur de 1000 mètres. C'est également dans ce canyon qu'on peut observer de nombreuses espèces d'oiseaux car la zone est préservée. Nous remontons le fleuve et nous arrêtons à divers endroits : ici une grotte où une vierge a été installée, ici un couple de petits singes avec leur bébé, là un tas de déchets plastiques qui flottent 😡, là une formation végétale rappelant un sapin de Noël (d'où son surnom "El Àrbol de Navidad")... c'est alors que nous arrivons à un endroit où se trouvent des centaines d'oiseaux, pélicans, grues, cormorans, hérons... c'est magique, j'ai l'impression d'être au coeur d'un documentaire animalier. Ils sont partout, ils volent dans tous les sens, le spectacle me laisse sans voix. Je mitraille de photos en espérant avoir quelques bons clichés.
Nous arriverons finalement au bout du chemin, impossible d'aller plus loin car c'est un barrage hydroélectrique. Nous faisons donc demi tour, revenons à l'embarcadère, et je reprend la route.
Petit trajet en bus collectif et j'arrive à San Cristobal de las Casas accueilli par une grosse averse. Je sors le très seyant poncho rouge que Mireille a eu la bonne idée de me donner, et je traverse la ville pour trouver mon auberge. Mais avec cette #&@?% de pluie de %!*€#! qui casse les #&%@, je me trompe, je me perd et je tourne en rond pendant une demi-heure !
Toujours à cause de cette même pluie, je renonce à booker un tour pour aller voir les différentes cascades de la région qui ont l'air très belles.
Du coup, je me contente de visiter la ville, sa place, ses églises, ses marchés avant de partir pour Palenque.
Finies les températures douces des montagnes (15-25°C), et bienvenue à la chaleur humide (25-35°C) de Palenque. Je suis maintenant au coeur de la jungle dans cette petite ville située à quelques kilomètres d'un site archéologique que je m'empresse d'aller visiter après m'être généreusement badigeonné de crème anti-moustique.
Le site de Palenque à dominé sa région pendant plusieurs siècles, mais les Mayas qui ont vécu ici l'auraient abandonné vers le XIeme siècle et il a été découvert 8 siècles plus tard. Les archéologues en ont restauré une partie sur environ 3 km2, celle qu'on peut visiter, mais en fait le site s'étend sur plus de 30 km2 !
Je découvre les lieux en arrivant face à 3 temples, le temple du crâne (parce qu'il y a un crâne), le temple des inscriptions (parce qu'il y a des inscriptions) et le temple de la Reine Rouge (parce qu'il y a la crypte d'une reine enduite d'un pigment rouge) . C'est le premier site que je visite où les temples au sommet des pyramides tiennent encore debout.
Je poursuis en pénétrant dans les ruines du Palacio qui était la demeure des dirigeants de la cité. Avec ces couloirs, ces cours intérieures, cette tour et la végétation environnante, on a l'impression d'être transporté dans un film ou un jeu vidéo genre Indiana Jones, Tomb Raider ou Uncharted, c'est génial on adore !
Je continue en escaladant les pyramides du groupe de la Croix au sommet desquelles on peut voir dans les temples, des bas reliefs relativement bien conservé. Et, alors que j'observais d'autres temples, je vois des formes sombres bouger dans les arbres. C'est tout un groupe de petits singes "araignée" qui est là. Je les regarde un moment avant de poursuivre et d'arriver sur un ensemble d'édifices qui n'ont pas été restaurés comme l'était tous les autres jusqu'alors. Ici, on voit comment la nature a repris ses droits, la végétation s'étend sur les constructions, les arbres ont poussé sur les murs, la mousse recouvre les pierres. C'est donc dans cet état que les ruines avaient été découvertes par les archéologues, c'est fascinant.
Suite et fin de la visite avec de jolies petites cascades et le petit musée du site.
Les Aluxes sont, dans la culture maya, de petits êtres magiques... une sorte d'elfe de jardin local quoi.
Aluxes, c'est aussi le nom du parc zoologique de Palenque. Ici on trouve des animaux venant principalement de saisies faites chez des braconniers ou chez des gens les possédant illégalement. Mais le plus intéressant, c'est que le site est en pleine jungle et intégré au milieu naturel, on peut donc y voir également de nombreux animaux sauvages, surtout des oiseaux, des lézards, des insectes et des poissons.
J'y ai, entre autres, vu des fourmis de différentes espèces. Des champignonnieres, qui découpent des feuilles dans les arbres et les transportent jusqu'à leur nid afin de s'en servir pour faire pousser des champignons dont elles vont se nourrir. Mais également des fourmis d'une autre espèce que j'ai prise en photo, ce qui n'a pas dû leur plaire car pendant que je faisais le shooting, une bonne quinzaine d'entre elles ont monté sur mes jambes pour me mordre ! Heureusement plus de peur que de mal.
Inutile de dresser la liste des animaux presents, les photos parleront d'elles même.
Dernière étape avant d'arriver à la péninsule du Yucatan, Campeche. Une ville coloniale située en bord de mer avec deux particularités que je n'avais pas encore vu ailleurs : des trottoirs immenses et des fortifications. Mais pourquoi donc !?
J'ai vite constaté l'utilité de ces trottoirs lorsqu'une averse s'est abattue sur la ville. La pluie est tellement intense que les rues sont rapidement inondées par endroits, avec ces trottoirs, on peut circuler sans avoir les pieds dans l'eau, ni se faire éclabousser par les voitures.
La pluie étant aussi vite partie qu'elle est arrivée, je peux visiter la ville. J'aime beaucoup le style des bâtiments colorés, avec des moulures et des balcons. Ici, moins de foule que les précédentes villes où j'ai été, l'ambiance est agréable. Je passe par la porte des fortifications, j'entre dans une rue et je tombe sur... des pirates. Je vois alors les caméras et les gens qui s'affairent autour et je comprend qu'il s'agit d'un tournage. En fait, la ville a longtemps subi l'assaut de pirates qui venaient la piller, et pour faire face à ce problème, des fortifications ont été construites.
Encore de superbes photos
RépondreSupprimerIl te va bien le poncho ��...
Ahah, merci, j'aurai quand même préféré m'en passer
SupprimerMagnifique récit de tes aventures😘😘😘😘👍👍👍👍
RépondreSupprimerTu donnes envie de tout plaquer et d'aller au Mexique.
RépondreSupprimerBravo et superbes photos
Attend de voir la suite, tu vas vouloir prendre tes billets direct
SupprimerLa classe, un super voyage
RépondreSupprimerSuper reportage..
RépondreSupprimerJ'attends la suite avec impatience monsieur Panda.
Encore bravo
Encore super bien écrit.
RépondreSupprimerj'ai souri, admiré, voyagé et rêvé depuis mon train de banlieue direction le bureau.
hâte de lire la suite.