Merida, capitale de l'état du Yucatan, est une autre ville coloniale (petites rues en damier, maisons colorées, moulures au plafond...) bâtie à l'emplacement d'une ancienne ville Maya qui a été envahie par les espagnols. Ici aussi, les pierres des pyramides ont été utilisées pour construire des bâtiments comme la cathédrale, le palais municipal ou simplement des habitations.
Je déambule dans la ville avec comme principal objectif de trouver la meilleure compagnie pour faire un tour qui me permettra de voir quelques lieux intéressants dans la région.
Je me retrouve donc le lendemain dans un minibus avec un petit groupe de touristes et notre guide. Direction la côte au nord de Merida.
Premier arrêt au bord de la Laguna Rosada afin d'observer les flamands roses qui y vivent. Il y en a beaucoup, c'est beau à voir, mais ils sont un peu loin et dispersés. Heureusement que j'ai pu faire un shooting de très près avec les flamands du parc Aluxes à Palenque sinon j'aurai pu être déçu. Mais de toute façon, il ne faut pas approcher ces flamands roses sauvages de trop près pour ne pas les effrayer et les forcer à s'envoler, ce qui leur demande beaucoup d'énergie. D'ailleurs, nous n'en avons vu qu'un seul prendre son envol, et c'est avec un talent indéniable (et une chance inouïe surtout je dois reconnaître) que je réussi à prendre une photo du flamand rose en plein vol à travers le feuillage d'un arbre, je vous laisse admirer ça 😀
Encore du rose, cette fois avec ces petits lacs peu profonds exploités par les Mayas pour récupérer le sel depuis déjà plusieurs siècles. On pourrait croire qu'on y a ajouté du colorant tellement la couleur semble irréelle, mais ce rose est du à la présence de beta carotène issu de plancton et de crevettes. Avec le ciel bleu, le contraste est saisissant, de quoi faire de belles photos.
Nous continuons notre route et nous arrêtons à un embarcadère pour une traversée épique de au moins 1 minute afin de nous rendre sur ce qui me semble être une petite île bordée de mangrove au sein de la lagune.
Nous longeons un petit cours d'eau limpide aux teintes jaune, orange et rouge, c'est surprenant. Ici, l'eau est en fait teintée par les racines des palétuviers qui forment la mangrove. Sur le chemin, nous croisons des petits ratons laveurs et un coati qui semblent bien habitués aux touristes et viennent quémander à manger. On serait bien tinté d'aller caresser ces peluches vivantes, mais elles restent des animaux sauvages, on évite donc.
Nous arriverons alors sur une étendue d'eau claire, on pourrait appeler ça un étang mais il s'agit en fait d'un cenote (prononcez cénoté).
Et là c'est le moment pour un petit cours d'archéologie géologie astronomie écologie.
Il était une fois, il y a 65 millions d'années, une météorite un peu trop séduite par la Terre, elle vint alors à sa rencontre de façon un peu brutale. Le choc fut tellement violent que la météorite laissa un cratère de 160 kilomètres de diamètre toujours présent sous le sol du Mexique au niveau de la ville de Chicxulub. L'explosion générée par la collision, équivalente à plusieurs milliards de fois la bombe nucléaire d'Hiroshima, serait à l'origine de l'extinction de masse qui mit fin au règne des dinosaures. Ce choc puissant aurait aussi fragilisé le sol en de nombreux points situés autour du cratère, ce qui facilita l'érosion de la couche calcaire au cours du temps, des grottes et des trous remplis d'eau se sont alors formés, et que s'appelorio cenote.
Voilà la raison pour laquelle tous ces cenotes sont une chose unique au monde. On dénombrerait pas moins de 10000 cenotes, on en trouve en effet un peu partout dans la région, au coeur des cités mayas, au coeur des villes, au sein même de la mer ou des lagunes. Certains forment des trous où l'eau est au niveau du sol, d'autres sont des précipices où les racines des arbres descendent jusqu'à l'eau situé quelques dizaines de mètres en contrebas, certains sont des grottes très difficiles d'accès... mais ils ont tous un point commun, ils sont magnifiques.
Les conditions pour accéder aux cenotes sont de ne pas mettre de crème solaire, de ne pas apporter ni à manger ni boisson, et de payer quelques dizaines de pesos (ah bah oui ils perdent pas le nord ces mexicains). L'équilibre écologique de ces endroits est en effet fragile, et pour conserver une eau cristalline, protéger les poissons, tortues, oiseaux qui peuvent y vivre, il est important de respecter ces règles.
Me voici donc à me baigner dans l'eau claire du cénote Corchito, il est bordée de végétation et des poissons et des tortues y nagent paisiblement. Durant la baignade, je fait connaissance avec deux femmes faisant partie de mon groupe de touristes. Rita et Dolores sont deux infirmières diplômées venant de Mexico City et elles passent leur vacances dans le Yucatan. Comme elles ont du mal à prononcer mon prénom, je leur dit de m'appeler par mon second prénom, mais en espagnol, je suis donc maintenant Pablo 😁
Dernière étape de ce premier tour, la plage de Progresso. Je mange avec mes nouvelles copines au bord de la mer, et allons nous promener le long de l'eau en rigolant toutes les deux minutes tellement Rita et Dolores sont drôles.
Heureux hasard, les deux infirmières ont réservé le même tour que moi pour le lendemain. Nous nous retrouvons donc pour une nouvelle journée à visiter et à rigoler.
Nous partons cette fois ci vers l'est en direction de la ville de Valladolid qui sera la dernière étape du tour.
Notre première destination est la ville de Izamal, également appelée "la ville jaune". Outre pour la couleur qui orne ici les murs des bâtiments, cette ville est connue pour son couvent au centre de la ville qui fut construit par l'évêque Diego de Landa, qu'on peut présenter comme étant (vous m'excuserez de la vulgarité), le plus gros enfoiré de l'histoire du pays. Le 12 juillet 1562, sous prétexte d'organiser une rencontre avec les plus grands savants et scientifiques Mayas, il a en fait organiser un autodafé, faisant détruire presque tous les manuscrits mayas et les objets scientifiques qui auraient permis une bien meilleure connaissance de leurs sciences. Il fit torturer et massacrer de nombreux Mayas et les força à se convertir au catholicisme. Sachant celà, la visite de ce couvent a un goût légèrement amer. Autre anecdote au sujet de ce couvent, c'est en ce lieu que le pape Jean Paul II s'est rendu en 1993 lors de sa visite au Mexique.
Petit tour en ville, petite grimpette sur la pyramide rescapée de la ville, et nous repartons.
Au vu du nombre de touristes présents, le cenote Xcajum semble être l'arrêt incontournable pour tous les tours organisés de la région ! Un peu l'impression d'être à la piscine municipale mais ça reste quand même sympa, surtout avec mes deux infirmières. Et il faut dire que l'endroit est vraiment beau, l'eau est d'une clarté, et d'un bleu nuit tellement profond, ça donne vraiment envie de découvrir encore d'autres de ces cenotes.
Chichen Itza est la cité Maya ayant eu le plus d'importance et d'influence à l'époque où elle était encore habitée. Sa grande pyramide est probablement une des images les plus représentées sur les brochures touristique, cartes postales, souvenirs... Il faut reconnaître qu'elle particulièrement belle et en bon état. Victime de son succès, la cité déborde de touristes, et pour ne pas endommager les ruines, il n'est pas possible de grimper sur les pyramides et d'accéder aux temples.
Nous suivons notre guide et écoutons attentivement ses explications. Nous arrivons au niveau du terrain de jeu de pelote. J'avais déjà lu un peu au sujet de ce jeu de balle, mais le guide m'en apprend davantage. Ce jeu se joue avec une balle en caoutchouc pouvant peser jusque 3 kilos. Les joueurs de de chaque équipe se renvoient la balle en utilisant presques toutes les parties du corps, les genoux, coudes, hanches, cuisses, fesses, mais pas les pieds, ni les mains, ni la tête. En même temps vu le poids de la balle, ça se comprend. Un peu comme au volley ball, il faut faire en sorte que l'adversaire n'arrive pas a rattraper la balle et qu'elle tombe au sol. Il est également possible de faire passer la balle dans un anneau pour gagner la partie.
Des bas reliefs représentent des joueurs, le guide attire notre attention sur l'un d'eux, il tient dans sa main une tête, d'après le guide, ça serait soit le chef de l'équipe gagnante ou perdante qui aurait été sacrifié à l'issu de la partie, les historiens ne sont pas sûr.
Le tour organisé se finit par une petite visite de Valladolid, mais je n'y participe pas, je visiterai seul après manger, je préfère aller directement à l'auberge de jeunesse poser mes affaires. Mais je dis d'abord au revoir à Rita et Dolores qui vont rentrer à Merida avec le reste des participants au tour. Ces chicas auront bien égayé ces visites !
Je finis donc la journée tranquillement à Valladolid, petite ville à l'ambiance agréable assez similaire à Merida, et je rentre me coucher.
Et là, c'est le drame.
Je ne trouve pas mon masque de nuit panda qui m'a été offert à mon anniversaire, et avec lequel je dors tous les soirs depuis le début du voyage !!! Je retourne mes sacs, je le cherche pendant 20 minutes, mais telle la ficelle d'un string entre les fesses d'une potelée, mon masque de nuit panda reste introuvable ! Naaaooooon !!! Je dois me résoudre à l'impensable, il est bel et bien perdu et je vais devoir dormir sans 😭
C'est dans un éclair de lucidité au réveil que je réalise que je l'ai oublié sur le lit de l'auberge où je suis resté à Merida. Un échange de mail plus tard et j'en ai la confirmation. Il faut maintenant que je trouve un moyen de le récupérer à tout prix. Peut être en le faisant envoyer dans une prochaine auberge où je resterai ?
En attendant, je passe la matinée dans un cenote situé à 5 minutes à pied de l'auberge où j'ai dormi. Celui ci a comme particularité d'avoir des petits poissons qui prennent un malin plaisir à me mordiller, ce n'est pas douloureux mais ça surprend et ça me fait éclater de rire à chaque fois.
Bien réveillé par la baignade, je prend le bus et arrive 2 heures plus tard sur la côte caraïbe dans la ville de Tulum, pour de nouvelles aventures.
Vais-je faire de nouvelles rencontres ? Vais-je retrouver mon masque panda ? Vais-je enfin découvrir les merveilleuses cités d'or ? Vais-je encore perdre quelque chose ?
Vous le saurez dans le prochain épisode de Panda in America !
As tu récupéré ton masque?
RépondreSupprimerNe nous laisse pas dans l'incertitude.
Je sais qu'on s'est habitué à regarder plein d'épisodes à la suite avec le streaming ou Netflix, mais là, c'est à l'ancienne, va falloir attendre pour avoir la réponse dans le prochain épisode 😁
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